L’ancien attaquant du Stade Rennais Adrien Hunou évolue désormais aux Etats-Unis où il porte les couleurs du Minnesota United FC.Parti en mai en raison de son manque de temps de jeu, celui qui était le chouchou du public découvre la MLS.Formé à Rennes, il n’avait connu qu’un seul club, en dehors d’un prêt à Clermont, et savoure son nouveau statut.

Il a promis de mettre son réveil pour « supporter les copains ». Dimanche matin, il sera 6 heures dans le Minnesota quand le Stade Rennais donnera le coup d’envoi du match face au PSG (13 heures en France). Un match délicat pour une équipe bretonne inconstante face au rouleau compresseur parisien. Pour renverser Messi, Neymar, Mbappé et compagnie, Rennes pourra compter sur le soutien de ses supporters. Mais aussi sur les encouragements d’un homme qui avait puni Paris d’un enchaînement somptueux un soir de mai 2018. Parti aux Etats-Unis en mai, le chouchou Adrien Hunou regardera le match depuis le canapé de son appartement de Minneapolis. Entre deux rencontres face à Houston et un déplacement à Washington, le Français a accepté de partager sa nouvelle vie avec nous. En toute simplicité.

Le Stade Rennais affronte le PSG ce dimanche. Cela vous rappelle forcément votre but au Parc des princes…

Je m’en souviens comme si c’était hier. Pour moi, le natif de Paris, pouvoir marquer au Parc des Princes, devant toute ma famille, c’était inoubliable. Je pense que ça reste un des plus beaux de ma carrière. C’était magnifique, surtout que ça venait un peu lancer le nouveau cycle du Stade Rennais. Parce que c’est une qualification pour l’Europa League qui était attendue depuis plusieurs années. On avait réalisé une très belle saison. Le Stade Rennais a un bel effectif cette saison. Il aura son mot à dire face à Paris.

Vous gardez un œil sur les matchs de votre ancien club ?

Je regarde tous les matchs, sauf quand ils jouent à 13 heures parce qu’avec le décalage horaire, ça me fait trop tôt. Mais sinon, je mets mon réveil et je regarde. Depuis le début, je n’ai raté qu’un ou deux matchs. C’est un début de saison un peu contrasté. Je ne me fais pas de souci pour eux, c’est une équipe qui a besoin de prendre confiance, d’enchaîner.

Quel regard portez-vous sur ces dix années à Rennes ?

Quand j’ai signé mon premier contrat pro, ce dont je rêvais, c’était de marquer l’histoire du club. On a tous envie de réussir, de rendre fier les supporters, l’actionnaire, le staff. Avoir vécu des saisons comme ça avec la Coupe de France, l’Europe… Je suis très fier d’y avoir contribué. Je ne remercierai jamais assez le Stade Rennais pour ça. Personne ne pourra me l’enlever. Je suis très heureux d’avoir fait partie de cette aventure pour cette ville, ce club, cette région.

Pourquoi avoir choisi de parti à Minnesota United la saison dernière ?

Ça faisait deux ans qu’ils me suivaient mais je trouvais que ce n’était pas le bon timing. Au Stade Rennais, j’étais épanoui, je jouais, je progressais en même temps que le club et on a effectué de très belles saisons. On jouait l’Europe, donc pour un joueur, surtout formé au club, c’est magnifique. Jusqu’à la saison dernière où malheureusement, j’ai peu joué. J’ai trouvé que cette étiquette de joueur formé au club était encore là. A 27 ans, c’était le bon moment pour moi de vivre autre chose. D’être vu comme quelqu’un qui arrive, sur lequel on a investi. A Rennes, j’étais dans mon confort, toujours considéré comme le joueur formé au club. Là forcément, il y a des attentes, un investissement. Une carrière, c’est court il faut savoir l’optimiser. Si j’avais pu, si j’avais joué, enchaîné, j’aurais pu faire toute ma carrière à Rennes. Mais je trouvais que c’était la fin d’un cycle pour moi.

Vous avez commencé votre séjour aux Etats-Unis par une quarantaine forcée à cause du Covid…

Je suis parti seul, les frontières étaient fermées. Ça a été un peu compliqué, surtout que j’avais l’habitude d’être entouré de mes amis sur Rennes, et pas tous dans le foot. Je ne pouvais pas m’entraîner avec le groupe donc je le faisais individuellement. On ne peut pas s’imprégner de la ville ni communiquer avec les joueurs. On se pose pas mal de questions, on est humain. On se demande : est-ce que j’ai fait le bon choix ? Je ne vais pas dire que tout est beau et tout est rose. Il y a des moments de doute, de solitude, parce que personne ne pouvait venir me voir. Mais je sais que les Etats-Unis c’est une expérience à court terme. Et le monde du foot aide beaucoup. Avec les coéquipiers, on va parfois au restaurant, se prendre un verre ou au cinéma. C’est aussi le but de ma venue ici. J’ai beaucoup de chance.

Click Here: factory direct saleVous avez planté quatre buts et une passe décisive depuis votre arrivée. Comment jugez-vous vos débuts ?

Il y a un super groupe et j’ai été très vite intégré. Je savais que ce serait une saison de transition en découvrant une nouvelle atmosphère. Je sais que je suis capable de faire mieux et je dois faire mieux. Je sais que ça va venir au fil des matchs, j’espère avec les play-off. Avec une vraie préparation la saison prochaine, ce sera plus facile. En août, j’ai été moins bien physiquement et mentalement. Le fait d’enchaîner deux saisons, ça commençait un peu à tirer donc le club m’a laissé rentrer quelques jours pour me soigner en septembre.

Comment vous vous en sortez en anglais ?

Quand je suis arrivé, je me débrouillais. J’avais de quoi me faire comprendre même si c’était très approximatif. Ça fait 4-5 mois que je suis ici. Ça va de mieux en mieux.

La MLS, c’est comment ?

On a un regard assez critique de l’autre côté de l’Atlantique mais on ne connaît pas réellement le niveau, ni ce que mettent en œuvre les clubs. Il y a de l’engouement autour de nous. Je suis agréablement surpris de l’ambiance dans les stades. Le stade est tout le temps blindé avec de l’engouement.

A la fin des matchs quand on gagne, on met cette petite musique Wonderwall d’Oasis. Ils coupent la musique à un moment donné et voir tout le stade qui chante, c’est beau. Je trouve que la MLS n’a rien à envier à l’Europe sur certains aspects. C’est un championnat très physique, je l’ai remarqué. C’est moins tactique que la France et l’Europe où il y a des temps forts et des temps faibles. Là, c’est beaucoup plus physique, dans l’énergie. Ça me demande d’être plus solide devant, de garder les ballons.

Et la vie aux Etats-Unis, c’est bien différent de la Bretagne ?

C’est totalement différent. C’est une autre culture. Au niveau alimentaire, on ne retrouve pas les produits auxquels on est habitués. La qualité de vie est très bien et il fait bon vivre à Minneapolis. C’est la région des grands lacs, c’est sympathique. Je ne regrette pas du tout. On a cette chance comme footballeur. Surtout qu’ici, il y a tous les sports. Je suis allé voir un match de football américain entre les Vikings et Seattle. C’était la démesure. Le stade fermé, en plein centre-ville. C’était une ambiance incroyable, je n’avais jamais vu ça. Je finissais presque par en avoir mal aux oreilles !

C’est quoi l’objectif de Minnesota cette saison (l’équipe est actuellement 6e de conférence Ouest) ?

L’objectif c’est d’aller en play-off et de se donner les moyens d’aller jusqu’au bout. L’an dernier, ils ont perdu en finale de conférence. L’objectif, c’est de faire mieux que la saison dernière. Il y a beaucoup de qualité dans ce groupe. Malheureusement le mois dernier on a eu pas mal de suspendus et de blessés où ça a été compliqué. On n’a peut-être pas des groupes aussi fournis qu’en Europe si je compare. En ayant tout le monde, on avance bien.

Les supporters ont-ils une chanson à votre nom comme à Rennes ?

Non pas encore. Mais on discute beaucoup après les matchs. Ce que j’ai vécu à Rennes est inoubliable, exceptionnel. Je n’ai pas de mots pour décrire cette affection. Je ne les remercierai jamais assez pour ça. C’était une tristesse pour moi de ne pas leur dire au revoir. Mais je repasserai au Roazhon Park les voir. Je leur promets même de refouler la pelouse. La vie est faite d’opportunités. Pour moi, Minnesota était une opportunité que je ne pouvais pas refuser.

Vous avez signé jusqu’en décembre 2023 à Minnesota. C’est quoi le projet ?

J’ai signé pour deux ans et demi. Je veux d’abord tout donner pour mon club et on fera un point après. Je ne me fixe pas de limites.

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