L’anorexie mentale est une maladie potentiellement grave, avec desrisques de chronicisation, de complications et de décès.Afin d’optimiser sa prise en charge, qui doit être plus rapidequ’actuellement, la Haute Autorité de Santé a émisde nouvelles recommandations à destination des professionnelsde santé. Cet organisme propose également des documentsd’information pour les patients et leur famille.

L’

anorexie mentale est un trouble du comportementalimentaire qui touche plus particulièrement les adolescenteset les jeunes femmes. Certains milieux favorisent également lasurvenue de ce trouble, qui est très souvent chronique, avecdes risques de rechute et de désinsertion sociale. Denombreuses complications -cardiaques, métabolique,gynécologiques, psychiatriques- peuvent survenir, ainsi qu’unrisque de décès prématuré : la HauteAutorité de Santé (HAS) rappelle que “c’est lamaladie psychiatrique qui engendre le taux de mortalité leplus élevé“.Afin d’optimiser sa prise en charge et de davantage minimiser sesrisques, la Haute Autorité de Santé a élaboréde nouvelles recommandations.

Mieux repérer les anorexiesdébutantes
Plus le diagnostic est précoce, plus la relation du patientavec le corps médical est facile et plus les risquesdiminuent. Les médecins (et les parents) sont doncincités à être très vigilants sur les signesd’alerte : retard pubertaire ou arrêt des règleschez l’adolescente, perte de poids supérieure à15 %, inflexion des courbes de croissance de l’ado,hyperactivité physique, hyperinvestissement intellectuel,attitudes étranges vis-à-vis de l’alimentation (refus deprendre du poids, comptage des calories poussé, évitementdes repas, vomissements provoqués…), etc.Au-delà de ces signes d’appel, la HAS recommande aussi unrepérage ciblé sur les populations à risques :adolescentes, jeunes femmes, mannequins, danseurs, sportifs(disciplines esthétiques, sports dans lesquels le poids estimportant), patients devant suivre un régime (

diabétiques de type 1,

hypercholestérolémie familiale,etc.).L’importance capitale des premierssoins

Lesmédecins, devant un diagnostic d’anorexie, doivent fairepreuve de tact, “souligner qu’elle est un mode d’adaptationcomportementale à un mal-être pré-existant“, tout enprévenant des risques et en expliquant l’objectif dessoins.Ceux-ci doivent faire appel à plusieurs professionnels desanté, au minimum un psychiatre (ou pédopsychiatre, oupsychologue) et un médecin généraliste (oupédiatre), avec une réévaluation fréquente dela gravité et de l’évolution de la maladie.
La HAS recommande également de fixer avec le ou la patientedes objectifs précis :
– Un objectif de poids à atteindre, en fonction de l’âge,l’avancement éventuel de la puberté et desantécédents, ainsi qu’une prise en charge médicaledes éventuels troubles associés et complications;
– Des objectifs de soins psychologiques individuels(psychothérapie de soutien par exemple), familiaux lorsque lepatient est mineur. Il est recommandé de prolonger ces soins“au moins 1 an après une amélioration cliniquesignificative“.
L’hospitalisation au cas par cas
L’hospitalisation à temps plein est indiquée danscertaines circonstances détaillées dans lesrecommandations de la HAS, par exemple “en cas d’urgence vitale“physique ou psychique (risque suicidaire important),“d’épuisement ou de crise familiale“. Elle doit sedécider au cas par cas, “en prenant toujours en compte lepatient et sa famille“. La contrainte ne doit êtreutilisée “que lorsque le risque vital est engagé et quedes soins consentis sont impossibles“.
Des documents d’information pour les personnes àrisques, les patients et leurs familles
La HAS propose, en sus de ces recommandations, 2 documentsd’informations vulgarisées.Le premier a pour but d’aider les personnes à risques àprendre conscience d’une possible anorexie. Vous pouvez letélécharger

en cliquant ici.

Le second vise à expliquer brièvement aux patients etaux familles ce que sont ces troubles, leurs conséquences, lessignes permettant de les repérer et les moyens d’action. Vouspouvez le télécharger

en cliquant ici.

Comme pour beaucoup de pathologies, le repérage et la priseen charge précoces peuvent changer complètement lepronostic, d’où l’intérêt de ces documents de laHAS, élaborés grâce à la collaboration desociétés savantes, associations professionnelles,institutions et de nombreux professionnels de santé.Jean-Philippe RivièreSource : “Anorexie mentale : prise en charge“,Haute Autorité de Santé, septembre 2010,

accessible en ligne. Vous trouverez en bas dela page des liens pour télécharger l’ensemble desdocuments élaborés par la HAS (recommandationsdétaillées, synthèses, documents pour le grandpublic).Photos : Adolescente souffrant d’anorexie, 2008,© DURAND FLORENCE/SIPAClick Here: cheap nrl jerseys