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Les brunes aussi, trépassent. «L’autre Marilyn» a rendu l’âme.

Fin d’un fantasme. Jane Russell, brune incandescente et pulpeuse, passée à la postérité pour son rôle dans Les Hommes Préfèrent les Blondes est morte lundi à l’âge de 89 ans des suites d’une insuffisance respiratoire à son domicile de Santa Maria. «J’ai parlé avec sa belle-fille ce matin. Elle est s’en est allée paisiblement chez elle, en Californie, entourée des siens», a déclaré à l’AFP Kim Davis, la directrice du centre d’aide juridique à l’enfance CASA, dont l’actrice soutenait l’action.

La légende veut que le producteur Howard Hughes, qui cherchait une interprète aux courbes généreuses, ait repéré Ernestine (son vrai prénom) chez son dentiste, où elle travaillait comme réceptionniste, pour en faire l’héroïne du Banni (1943). Mais cette fille de militaire n’en était pas moins une artiste accomplie: enfant de la balle, elle avait rejoint une troupe ambulante, pris des cours de danse, de piano et de théâtre et posé pour des magazines de mode.

Dans Le Banni, ses seins obus, ses cuisses fuselées et ses yeux de braise transpercent l’écran. Scandale. La censure s’étend sur sa peau dénudée et le film ne sortira qu’en 1946. «Tout ça pour un décolleté! Aujourd’hui, ils en font dans le dos», plaisantera-t-elle, plus tard.

Sa silhouette voluptueuse et sa sensualité débordante, Jane Russell, sur le chemin de la gloire, en fait profiter tous les soldats pendant la Seconde Guerre mondiale. Le poster sur lequel elle s’affiche, alanguie en bikini sur une meule de foin, un gun à la main, réchauffe le cœur et soutient le moral de milliers de GI’s américains.

Cavalière émérite et passionnée, la pin-up joue ensuite une Calamity Jane de charme dans Visage Pâle, sa meilleure performance au cinéma.

Alter ego de Marilyn Monroe, Jane Russell lui donne la réplique en 1953 dans la fameuse comédie de Howard Hawks. Crinière de jais, caractère bien trempé et sens des réalités, elle y campe l’exact opposé du personnage de blonde évanescente naïve et vénale incarné par la baby-doll. A la ville, les deux femmes sont amies, mais le cachet de Jane Russell, star du box-office, est alors dix fois plus élevé que celui de son illustre consœur.

Malgré ce succès, retentissant, sa carrière s’essouffle rapidement et notre poupée à la plastique irréprochable se reconvertie dans le music-hall, à Las Vegas puis Broadway. Dans les sixties, seule sa poitrine permet à Jane de décrocher quelques pubs pour des soutiens-gorge.

Un ovni du showbiz

Après avoir subi au lycée une IVG clandestine qui l’a rendue stérile, elle devient une farouche opposante à l’avortement. Et adopte ses trois enfants avec le footballeur américain et producteur Bob Waterfield. Mariée à trois reprises et deux fois veuve, la miss Russell fut résolument conservatrice, républicaine et croyante, dans un milieu réputé progressiste. «Je suis née pour le mariage, la vie de famille est le foi en Jésus», dira-t-elle en 2007 dans une interview au journal britannique Daily Mail.

Jane Russell restera pourtant dans les mémoires comme l’un des plus célèbres sex-symbols hollywoodiens.

J.B

Mardi 1er mars 2011

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