Dès 1876, un médecin rapporte une améliorationde l’état de santé de l’un de sespatients diabétiques à la suite del’administration d’aspirine. Cette observation nesuscite alors que peu d’intérêt et cen’est que dans les années 1950 qu’uneéquipe médicale met en évidence laréduction du sucre dans le sang (glycémie)liée à de fortes doses d’aspirine.
Mais jusqu’alors les mécanismes restaient inconnus.Des chercheurs de l’Université de Harvard et del’Université de Californie viennentd’élucider ce mystère. Etudiant des sourisgénétiquement prédisposées audiabète et à l’obésité, le Pr.Shoelson et ses collègues leur ont administré defortes doses d’aspirine. Résultat : le composébloque l’action d’une enzyme appelé iKKbeta. Ceprocessus augmente la production d’insuline, diminue laglycémie et la concentration de graisses(triglycérides) dans le sang. Ces effets durent aussilongtemps que la souris reçoit de l’aspirine.
Pourra-t-on bientôt lutter contre le diabète avec del’aspirine ? Sur ce point, les chercheurs restent trèsprudents. Les doses d’aspirine nécessaires semblentpour le moment trop importantes pour envisager un traitement de cetype sans effets secondaires dévastateurs surl’estomac, le foie ou les reins.
Mais cette découverte a permis de mettre en évidenceune cible de choix pour le développement de futurstraitements contre le diabète de type II : l’enzymeiKKBeta. Avant que ces recherches n’aboutissent, il faudrapasser de l’expérimentation animale àl’homme. Le jeu en vaut néanmoins la chandelle, car onne comptait pas moins de 143 millions de diabétiques dans lemonde en 1998 et les prévisions pour 2025 font étatde 300 millions de malades, dont 2,4 millions en France. Bienqu’il ne s’agisse pas là d’une maladiecontagieuse, le diabète prend des alluresd’épidémie mondiale.
Source : Science, Vol. 293, N°5535, 31 Aug2001, pp. 1673-1677.Click Here: nrl league jerseys