“A ce jour, Amnesty International a recueilli des informations sur six affaires dans lesquelles des frappes aériennes américaines auraient fait des victimes civiles – 17 morts et huit blessés au total”, selon un communiqué de l’organisation internationale des droits de l’Homme daté du 1er octobre 2019. En mars, celle-ci avait publié un rapport intitulé The Hidden US War in Somalia (La guerre cachée des Etats-Unis en Somalie). Elle y présentait “d’innombrables éléments permettant de réfuter les affirmations de l’Africom selon lesquelles ses opérations en Somalie n’avaient fait jusqu’alors ‘aucune victime civile’.”Le 5 avril 2019, quelques semaines après cette publication, le commandement américain avait finalement admis, mentionnant nommément Amnesty International (AI) dans son communiqué, avoir tué “deux civils” lors d’un raid effectué… un an plus tôt.De “simples agriculteurs”Mais apparemment, ces raids meurtriers se sont poursuivis. AI et le bimestriel américain Foreign Policy évoquent ainsi un raid, le 18 mars 2019, contre un véhicule qui aurait entraîné la mort de trois hommes. Selon un communiqué de l’Africom diffusé le lendemain, cette opération a été menée “en coordination avec les efforts continus du gouvernement fédéral de la Somalie pour affaiblir (l’organisation jihadiste) al-Shabaab”.Mais pour Foreign Policy, le conducteur “– et possiblement les deux autres passagers – n’avaient pas de lien avec le terrorisme et pourraient avoir été visés à tort”. Les personnes visées étaient “en réalité des civils, simples agriculteurs, sans aucun lien avéré” avec al-Shabaab, affirme Amnesty. L’ONG précise qu’“à eux tous, les trois hommes ont laissé 19 enfants” orphelins.Dans son communiqué du 5 avril, l’US Africa Command affirme : “Il est essentiel que l’on comprenne que nous nous conformons à des normes strictes. Et quand ce n’est pas le cas, nous reconnaissons les problèmes et nous prenons les mesures qui s’imposent.” Et ce parce que l’Africom “est très attaché à la transparence en ce qui concerne le signalement des pertes civiles”.

Combattants du Gouvernement d’union nationale (GNA) libyen à Ain Zara, banlieue de Tripoli, dans l’est de la Libye, le 7 septembre 2019 (MAHMUD TURKIA / AFP)

Le 30 septembre, nouveau communiqué annonçant cette fois que ce sont 7 membres présumés d’EI qui ont été abattus la veille dans le Sud libyen. “Notre offensive contre l’EI et d’autres réseaux terroristes en Libye dégrade leur capacité à mener efficacement des opérations contre le peuple libyen”, commente le général William Gayler, chef des opérations d’Africom, dans le communiqué. Lequel précise que “dans l’état actuel des choses, nous estimons qu’aucun civil n’a été blessé ou tué” dans ce cadre…Cette nouvelle frappe, menée en “coordination” avec le Gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par l’ONU et basé à Tripoli, porte à 43 le nombre de jihadistes tués depuis la mi-septembre par les forces américaines en Libye, rapporte l’AFP. Le sud du pays échappe de fait au contrôle du GNA, ainsi qu’à celui de ses rivaux de l’Est, même si les forces loyales au maréchal Khalifa Haftar disent y être présentes. Après le début de l’offensive du maréchal Haftar contre la capitale libyenne, des analystes et diplomates ont mis en garde contre le vide laissé par les forces des deux camps engagées dans les combats au sud de Tripoli. Lesquels pourraient profiter à l’EI dans d’autres régions du pays.Click Here: NRL Telstra Premiership