On croyait le débat définitivement clos, mais des chercheurs italiens relancent la controverse autour de l’aspartame. « Une nouvelle étude expérimentale menée chez des rats (…) soulève de nouvelles questions sur les liens potentiels entre l’exposition à l’aspartame et la survenue de cancers même si elle confirme l’absence de lien entre aspartame et tumeurs du cerveau » a ainsi indiqué l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) le 15 juillet 2005.
Cette même agence avait rendu un avis en mai 2002 dans lequel elle estimait que dans l’état actuel des données scientifiques, rien ne permettait d’établir une relation entre exposition à l’aspartame et tumeurs du cerveau chez l’homme ou l’animal. Cet avis a été confirmé par différentes évaluations dont celle Comité Scientifique de l’Alimentation Humaine au niveau européen rendue publique en décembre 2002.
Pas de lien avec les tumeurs du cerveau dans l’étude de la « Fondation européenne d’oncologie B. Ramazzini » conduite sur 1 800 rats, mais plutôt avec d’autres types de cancers. Selon les auteurs, les résultats « démontrent pour la première fois un pouvoir cancérigène de cet édulcorant de synthèse capable d’induire des lymphomes et des leucémies chez les rats femelles, y compris lorsqu’il est administré à des doses très proches de la dose journalière admissible pour l’homme ». Les chercheurs italiens appellent ainsi à « revoir rapidement la réglementation concernant l’usage de cet édulcorant de synthèse afin de mieux protéger la santé publique, en particulier celle des enfants ».
Jugeant ces résultats encore préliminaires, l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) procèdera à une réévaluation des risques liés à l’aspartame dès que l’ensemble des données seront disponibles. Une réévaluation de la Dose Journalière Admissible pourrait notamment être discutée à cette occasion. Mais pour l’heure, l’EFSA « considère qu’il est inapproprié de suggérer des changements dans les régimes alimentaires des consommateurs concernant l’aspartame sur la base des informations actuellement disponibles ». La réponse des autorités sanitaires européennes devrait ainsi intervenir d’ici plusieurs mois. L’aspartame est utilisé dans plus de 6 000 produits allégés dans le monde.
Sources :
Communiqué de l’Afssa du 15 juillet et de l’Efsa du 14 juilletCommuniqué de la Fondation européenne d’oncologie B. RamazziniEur. J. Oncol., vol. 10, n. 2, 2005 (in press)Click Here: State of Origin Jerseys