Les Girondins de Bordeaux ont bouclé leur recrutement avec huit recrues et plus d’une dizaine de départs.Pour la première depuis longtemps, le club et son nouveau propriétaire Gérard Lopez ont réussi à dégraisser en profondeur l’effectif des Marine et Blanc.Pas de star mais de jeunes recrues à fort potentiel. Seul gros échec, le non-recrutement d’un attaquant.

L’histoire ne dit pas si Gérard Lopez est un grand fan du jeu vidéo Football Manager. Mais une chose est sûre, le nouveau propriétaire des Girondins, aidé de son directeur technique Admar Lopes, pourrait en être un très bon joueur au vu des mercatos qu’il fait vivre à ses clubs. Comme au Losc entre 2017 et 2020, le nouveau patron des Girondins a fait vivre aux Marine et Blanc un premier été de folie avec pas moins d’une vingtaine de mouvements dans l’effectif. Tout ça en à peine cinq petites semaines depuis son arrivée. On imagine donc ce que cela aurait pu être avec un Gérard Lopez, propriétaire du club dès le 1er juin.

« Après le PSG, on a été un des clubs les plus actifs. Je pense qu’on a fait un bon mercato. J’avais dit qu’il y aurait entre sept/huit arrivées, il y en a finalement huit. Il y a eu des départs, des ventes, des contrats résiliés, des prêts et au final, on a réussi à réduire la masse salariale de manière considérable », lance le président bordelais. Un avis partager par les supporteurs si on se fie à notre sondage 20 Minutes réalisé sur Twitter (2.400 votants) ce mercredi sur comment ils jugent ce mercato ? Excellent (6 %), bon (69 %), moyen (22 %) et mauvais (3 %). Et c’est vrai que dans le contexte actuel avec des clubs financièrement exsangues et particulièrement surveillés en France par la DNCG (direction nationale du contrôle de gestion), il était difficile de faire mieux pour la nouvelle direction malgré quelques échecs.

Un dégraissage express et des idées pour recruter 

La grande réussite de ce premier mercato version Gérard Lopez est sans aucun doute d’avoir réussi à largement dégraisser. Depuis quelques saisons, les Girondins empilaient les joueurs sans arriver à les revendre. Entre les fins de contrat (De Préville, Sabaly, Poundjé ou Jovanovic), les départs (Carrique, Lauray et Bessilé), les transferts (Basic), les prêts (Bellanova et Sow) et les résiliations (Pardo et Benito), le mammouth a bien fondu même s’il reste encore épais :

« On savait qu’on était sur une mission de sauvetage du club au départ, et qu’il fallait nettoyer quelques variables du passé. On a vendu, plus avec la signature de Laborde (à Rennes), pour environ 20 millions d’euros. On dépense un peu moins de la moitié, on est largement dans les clous. » – Gérard Lopez

La direction affirme au passage avoir eu les reins solides pour repousser des offres pour Benoit Costil ou encore Otavio afin de préserver sa colonne vertébrale.

Autre petite prouesse du duo Gérard Lopez/Admar Lopez, c’est d’avoir recruté pas moins de huit joueurs. Aux Girondins, ce n’était pas arrivé depuis trois ans. Et tout ça sans forcément beaucoup plus d’argent que leurs prédécesseurs puisque Bordeaux n’avait de toute manière pas le droit d’acheter sans vendre au préalable. Quatre défenseurs (Mensah, Mangas, Gregersen et Pembélé), deux milieux (Fransergio et Onana) et deux attaquants (Elis et Dilsorun) ont débarqué sur les bords de la Garonne. A part le milieu de terrain brésilien, il s’agit de jeunes joueurs à fort potentiel qui correspondent au projet de trading sur lequel s’appuient le nouveau propriétaire. « Il y a beaucoup plus d’options, d’alternatives, explique Admar Lopes, même au niveau des joueurs capables de changer un peu le jeu dans un rôle de remplaçant. Il y a beaucoup plus de concurrence, d’envie à mon avis, des joueurs avec du caractère. Je pense que c’est un effectif plus riche et plus complémentaire que celui de l’année dernière ». Reste à le prouver sur le terrain.

En tout cas, le premier objectif qui était de « casser ce groupe » comme le répétait inlassablement Jean-Louis Gasset, le prédécesseur de Vladimir Petkovic, est atteint. Gasset en rêvait, Lopez l’a fait…

Il manque la cerise sur le gâteau 

Malheureusement, le chat noir du château du Haillan n’a pas encore complètement quitté les lieux. La fin du mercato, ponctuée par une série de couacs, est venue le rappeler. Gérard Lopez le reconnaît ce mercredi : « (Un mercato) Parfait ça aurait été de réussir un ou deux transferts en plus. » Il pense avant tout à l’échec du dossier de l’attaquant. Dans le fond comme dans la forme. Avec en point d’orgue un joueur (Mostafa Mohamed) qui refuse de nombreuses offres (Rayo Vallecano et PSV Eindhoven), se déplace le dernier jour pour signer, passe avec succès sa visite médicale pour finalement ne pas pouvoir s’engager avec les Girondins en raison d’un problème administratif entre ses deux anciens clubs (Zamalek et Galatasaray. Tout cela après n’avoir déjà pas pu conclure les arrivées de Mohamed Bayo (trop cher) et Beto (refus du joueur de venir) à ce même poste. Aujourd’hui, il manque toujours à cette équipe un « avant-centre qui peut garder le ballon sans qu’on crée beaucoup de jeu et avec quelques centimètres en plus », regrette le président bordelais. Au point qu’il n’écarte pas l’idée de prendre un joker si une opportunité se présente. En attendant, pour les supporteurs, c’est à 86 % le plus gros échec de ce mercato.

Autre revers pour la nouvelle direction, la non-venue de Vitinho. Pendant des semaines, le jeune prodige brésilien a été annoncé aux Girondins, même par son propre frère et agent, pour finalement prendre la direction de Kiev en toute fin de mercato. Si Gérard Lopez avance un problème de places extracommunautaires dans l’effectif, en réalité les dirigeants bordelais n’ont jamais pu boucler ce dossier faute de ventes suffisantes. Et Vitinho a fini par leur passer sous le nez. Il aurait pu être la tête d’affiche du nouveau projet. Aujourd’hui, il n’y en a pas. Et pour faire (re)venir des gens au stade, ça ne va pas aider…

Deux autres couacs ont émaillé cette fin de mercato. Ce sont les non-ventes de Ui-jo Hwang (au Sporting Portugal ou au Dynamo Moscou) et Josh Maja (à Nottimgham Forest). Pas sûr que le club se retrouve un jour avec une offre de 14 millions d’euros entre les mains pour l’attaquant coréen. Cet argent aurait permis l’arrivée de joueurs au plus gros CV et surtout, il faudra voir si cela a des conséquences sur les finances du club, surveillées de très près par la DNCG. Mais bon les supporteurs bordelais ne feront pas la fine bouche alors qu’il y a encore cinq semaines leur club était au bord de l’agonie. Comme le dit l’un d’eux : « Vu d’où on vient… Il est excellent (ce mercato) ! »

Sport
Mercato à Bordeaux : Les Girondins veulent Beto en attaque, Mostafa Mohamed pisté
Sport
Mercato Bordeaux : Basic s’en va, Elis s’engage et Vitinho attendu aux Girondins