Oversized ou maigrichons, la guerre des popotins est déclarée. Choisissez votre camp.

Avec son twerk endiablé – cette danse qui consiste à bouger son derrière de haut en bas –, lors des MTV Video Music Awards, le 25 août dernier, la chanteuse Miley Cyrus n’a pas seulement déclenché l’ire sur les réseaux sociaux, elle a mis l’accent sur l’objet de nos tourments: nos fesses!

Trop minces, trop plates, trop grosses, trop molles… au jeu du fesse-à-face que l’on s’inflige au quotidien devant notre miroir, il ne fait pas bon être un postérieur de nos jours. Objet de raillerie, de désir, symbole d’agressivité, ce catalyseur de nos pensées négatives s’est transformé au fil des siècles en véritable souffre-douleur. Dans son ouvrage, La guerre des fesses, éditions JC Lattès, Jean-Claude Kaufmann les pose en victimes tiraillées entre le courant de l’ultraminceur, tout particulièrement en vogue depuis les années soixante-dix – avec l’avènement de la libération des femmes, des conseils beauté personnalisés et la starisation du mannequin brindille Twiggy – et celui du volume XXL, débarqué via les icônes de la R’n’B. La tête de file de ces stars bootylicious (combinaison des mots fesses «boot» et délicieux «delicious») en référence au titre culte des Destiny’s Child, Beyoncé Knowles of course, suivie de JLoou encore de Nicki Minaj, que l’on soupçonne de s’être fait poser des implants.

«On assiste à un affrontement culturel entre la minceur, rationnelle, puritaine, venue d’Europe et d’Amérique du Nord, et la montée en puissance des pays du sud avec des fesses à la brésilienne, volumineuses et harmonieuses, ou africaines, plus généreuses», confirme le sociologue. Deux extrêmes dont la nature nous a peu – si ce n’est pas du tout – doté. «On se forge une idée réductrice de la beauté alors que cette dernière est toujours là où on l’attend le moins, singulière, différente», poursuit ce chercheur au CNRS. Las ! en quête du fessier idéal, d’un bout à l’autre de la planète, on pagaye à contre-courant.

Côté face, on rabote ces rondeurs qu’on ne saurait voir à coups de gants de crin, de scalpels – en 2010, 44 000 liposuccions auraient ainsi été pratiquées en France et 400 000 aux Etats-Unis. Côté pile, on monte le volume à grands renforts d’injections d’acide hyaluronique, d’implants, et de recettes magiques – le Cube Maggi (oui, celui que l’on utilise dans nos préparations culinaires ! ) utilisé en suppositoire serait un must en République Démocratique du Congo – pour se faire un popotin digne de la Vénus de Willendorf. Une guerre sans merci qui pousse donc à toutes les fantaisies pour finir, quelle que soit l’option… dans le drame. Solange Magnano, ex-Miss Argentine, décédée des suites d’injections de silicone, en est l’un des dramatiques exemples. «Ce désir de tendre vers un modèle provisoire empêche d’être en accord avec son corps», s’insurge Jean-Claude Kaufmann.

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Difficile de savoir qui des deux camps aura le dernier mot… A nous donc de suivre la voix de la sagesse. Et d’enfiler sans broncher notre bon vieux 40 qui, finalement, ne nous va pas si mal.