C’est un petit îlot du golfe du Morbihan. Un caillou arboré majestueux bien moins connu que ses voisines de l’île d’Arz ou de l’île aux Moines. Depuis quelques années, l’île Berder est pourtant au centre d’une contestation. En cause ? Un projet d’hôtel de luxe porté par le groupe immobilier Giboire qui a racheté l’île en 2016 après plusieurs années de négociations. L’ambition du promoteur rennais a pourtant pris un sacré coup ce lundi. Saisi par plusieurs associations locales, le tribunal administratif de Rennes a annulé partiellement le plan local d’urbanisme de Larmor-Baden, sonnant le glas du projet hôtelier. « Michel Giboire a pris acte de la décision du tribunal administratif. Le projet hôtelier est donc abandonné. Il étudie les options sur l’avenir de l’île », a indiqué une porte-parole du groupe immobilier.
L’idée était ambitieuse : un projet d’hôtel 4 étoiles de 80 chambres avec piscine, spa, hammam et un parking d’une centaine de places. Rachetée pour environ 4 millions d’euros au groupe Yves Rocher, l’île de 23 hectares est dans un secteur hautement protégé. Depuis quelques années, Michel Giboire y a installé sa résidence secondaire. Accessible à marée basse, l’île est très prisée des promeneurs qui sont nombreux à s’y aventurer. « Compte tenu de ses richesses écologiques, l’île de Berder doit être regardée comme un espace remarquable », explique le tribunal administratif de Rennes, qui ajoute. « Elle a été recensée comme étant un réservoir de biodiversité situé à l’intérieur du périmètre du site inscrit du Golfe du Morbihan » et « d’un site Natura 2000 ».
« Un désaveu lourd pour le maire »
La décision a évidemment ravi l’association Berder Ensemble, qui s’oppose au projet depuis des années. « C’est une bonne nouvelle pour tous ceux qui avaient conscience des graves menaces que faisait peser ce projet sur cette île emblématique. C’est aussi un désaveu lourd pour le maire de Larmor-Baden qui tentait de faire passer en force et en toute illégalité un projet d’aménagement absurde et disproportionné sur cette île préservée », explique l’association dans un communiqué.
La décision du tribunal administratif remet en cause plusieurs projets qui étaient intégrés au plan local d’urbanisme comme l’extension d’un camping et la construction d’un nouveau lotissement. Interrogé par Le Télégramme, le maire de Larmor-Baden était passablement énervé par cette décision. « C’est toute la vie de la commune qui est impactée. On nous reproche de ne pas accueillir et donner du travail aux jeunes. Mais quand on propose quelque chose, et bien, c’est non, parce qu’il faut protéger les arbres », estime Dominique Bertholom. Un appel peut encore être formulé par les deux parties. L’annulation partielle du PLU ne satisfaisant ni la municipalité, ni les opposants.
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