L’an dernier, plusieurs milliers d’Américains ont été infectés par l’entérovirus D68. Rare et mal connu, il pourrait être à l’origine des paralysies qui ont alors frappé plusieurs enfants. Une étude portant sur 12 d’entre eux hospitalisés au Children’s Hospital du Colorado tend à confirmer l’implication de ce virus proche de la poliomyélite.

Tous les enfants présentaient des faiblesses dans les bras ou les jambes et des difficultés pour avaler, une semaine après avoir souffert de fièvre et de problèmes respiratoires.

L’entérovirus EV-D68 a infecté

plusieurs milliers d’Américains l’an dernier. Il pourrait être à l’origine de paralysies découvertes chez 12 enfants du Colorado, selon une étude publiée dans The Lancet.Des symptômes initialement proches de la grippeL’entérovirus EV-D68, dont les symptômes ressemblent à ceux de la grippe, cause des difficultés respiratoires et parfois des faiblesses musculaires.Dans une étude publiée dans la revue médicale britannique The Lancet, des chercheurs américains font état de 12 cas de paralysies flasques aiguës (du type de celles rencontrées dans la polio) observées entre le 1er août et le 31 octobre dernier dans le Children’s Hospital du Colorado situé à Aurora.Tous les enfants présentaient des faiblesses dans les bras ou les jambes et des difficultés pour avaler, une semaine après avoir souffert de fièvre et de problèmes respiratoires. Dix d’entre eux avaient des lésions de la moelle épinière et neuf des lésions du tronc cérébral. Malgré les traitements reçus, les dix enfants souffrant de faiblesse dans les membres continuent à avoir des problèmes, relèvent les chercheurs dirigés par le Dr Kevin Messacar.Une menace potentiellement mondiale“Ces 12 nouveaux cas renforcent la possibilité que le virus EV-D68 pourrait être en train d’émerger d’une petite liste d’autres virus (comme l’entérovirus 71 ou le virus du Nil occidental) liés à des paralysies aiguës chez des enfants vivant dans des régions où les virus de la polio ne circulent plus, comme l’Amérique du nord, l’Asie et l’Europe“, souligne le Dr Messacar, un pédiatre du Children’s Hospital Colorado, qui a dirigé l’étude.Pour le Dr Samuel Dominguez qui a également participé à l’étude, l’étendue du phénomène n’est pas connue, mais relève-t-il, “il ne semble pas que ce soit limité au Colorado ou aux États-Unis“. Depuis l’annonce des 12 cas du Colorado, 107 cas similaires de paralysies ont été rapportés à travers les États-Unis et un en France, précise le Dr Dominguez.Il ajoute que si le lien entre ces paralysies et l’entérovirus EV-D68 est confirmé, ce dernier viendra s’ajouter à la liste des entérovirus capables de causer des dégâts neurologiques potentiellement irréversibles. Face à une telle menace, les auteurs jugent que si ce virus continue de sévir de manière épidémique, le développement de médicaments antiviraux ou de vaccins devrait devenir une priorité scientifique. Pour rappel, avant que des vaccins soient mis au point et largement diffusés dans les années 60, la poliomyélite provoquait chaque année 500 000 nouveaux cas mondiaux de paralysies définitives, le plus souvent chez des jeunes enfants.David BêmeSources :A cluster of acute flaccid paralysis and cranial nerve dysfunction temporally associated with an outbreak of enterovirus D68 in children in Colorado, USA – The Lancet published Online:28 January 2015 (

abstract accessible en ligne)AFP/RelaxnewsPhoto : Cyrus McCrimmon/AP/SIPA – En septembre 2014, Melissa Lewis, de Denver, aide son fils, Jayden Broadway âgé de 9 ans et infecté par le virus EV-D68, alors qu’il tousse hospitalisé au Children’s Hospital du Colorado.Click Here: cheap sydney roosters jersey